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Mes Débuts

  • Photo du rédacteur: Odori Mori
    Odori Mori
  • 9 juil.
  • 5 min de lecture

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Chapitre I

Jeune Pousse


Dès mon plus jeune âge, j’ai été captivée par le monde enchanté du dessin, comme si j’avais été ensorcelée par une potion magique.

Dans ce premier chapitre, je souhaite partager avec vous les premiers pas de mon voyage, mon cheminement personnel et artistique qui m’a façonné en tant qu’illustratrice.


Mes premiers gribouillis, tendre enfance


Je garde en mémoire mes tous premiers gribouillis, j'avais alors 3 ans. Mon père esquissait pour moi des petits personnages et objets sur papier que je prenais plaisir à colorier ou à reproduire.

Ces premiers gribouillages ont été les fondations de mon aventure artistique, encouragé par mon père, lui-même dessinateur, architecte d'intérieur et designer, au grand désespoir et désarroi de ma mère qui était plus pragmatique et secrétaire de profession. Elle voyait cela d'un œil très très différent.


Sarah Kay, Béatrix Potter et la famille


Peu après, mes premiers dessins de petites nanas m'ont été inspirés pour les illustrations et cahiers de coloriages de Sarah Kay


Enfant, je m'identifiais à ces petites filles, tout comme celles-ci, j'ai grandi au milieu d'un vaste jardin. Je suis issu d'une famille de quatre générations d'horticulteurs. Je garde de jolis souvenirs de semis l'été dans la serre de mes grands-parents, de l'odeur du terreau et de mes mains plongeant dedans, de ma grand-mère et ces mains rêches et burinées par le labeur s'affairant à préparer des boutures dans la cuisine, des parfums délicats de la boutique de fleurs de ma tante, des allées animés des halles de Rungis, et des moments passés aux côtés de mon grand-père dans son camion bleu de livraison, partageant avec moi son savoir sur les plantes et la nature, me disant a quel point il était indispensable de les protéger.


Béatrix Potter a été aussi très marquante dans ma jeunesse, ses dessins me faisaient penser au jardin de ma famille, à la ferme de mon oncle et mes cousins , des glissades dans les bottes de pailles.


Ces deux illustratrices ont une grande importance à mes yeux.

Dans mes créations, il y a toujours un petit rappel à la nature, vous comprenez maintenant pourquoi.


Dyslexie et Bande Dessinée


Lorsque j'ai commencé l'école primaire, l'apprentissage de la lecture et de l'expression orale fut pour moi un véritable défi. J'étais l'élève muette d'après un de mes carnet de notes. J'ai eu une scolarité médiocre à cause de ma dyslexie mal diagnostiquée.


A cette époque, le divorce de mes parents a coïncidé avec mes difficultés scolaires : j'ai dû redoubler mon CP, car je ne parvenais pas à lire, ni à m'exprimer clairement. Plus tard, ces mêmes obstacles m'ont conduite à redoubler également ma sixième. Les médecins, orthophonistes, psychologues qui m'ont évalué, ont attribué mes troubles et difficultés à la séparation de mes parents, sans reconnaître ma dyslexie. Apparemment, il semblait inconcevable pour eux que les deux puissent coexister. J'ai subi ma scolarité, un véritable cauchemar, une épreuve que j'ai dû endurer de longues années. Le dessin a commencé à prendre beaucoup d'ampleur dans ma petite vie d'écolière.


Puis j'entre dans ma période bande dessinée. Mon immersion dans cet univers a débuté avec Boule et Bill, Astérix, Gaston, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, les Schtroumpfs, Tintin et surtout Yoko Tsuno, ma grande héroïne !

Les cases des bandes dessinées étaient pour moi des fenêtres ouvertes sur l’histoire, me permettant d’associer mots et images pour en saisir le sens, une méthode qui m’aide encore aujourd’hui à mémoriser l’orthographe et la phonétique.

Diagnostiqué avec une dyslexie mixte il y a vingt ans, suite à une consultation avec un médecin spécialisé et après mes propres recherches, j’ai depuis appris à composer avec cette particularité. C’est un travail quotidien.

Depuis, j'apprivoise ma dyslexie. C'est un effort de tous les jours.

Au fil des ans, j’ai élaboré ma technique personnelle de lecture, où la bande dessinée a joué un rôle clé, devenant à la fois mon refuge et mon outil d’apprentissage.


Les dessins animés japonais


Comme vous l'aurez peut être remarqué, je suis de la génération dite d'Albator, née dans les années 70, biberonnée aux dessin animés japonais (Candy, Rémi sans famille, Gigi, Goldorak, Captain Flam etc.). Etant petite, j'étais fan de Casimir et l'ile aux enfants, d'émissions jeunesses comme Récréa2, Vitamine, Croque vacances, Youpi l'école est finie, pour les plus marquantes. Toutes les semaines, je dévorais ces émissions. Elles nourrissaient énormément mon imaginaire.


Le monde de Disney


J'étais aussi fascinée par le monde de Walt Disney, j'adorais notamment Peter et Elliott le dragon, une de mes idole étant enfant. Je me souviens avoir eu la peluche et la chérissais avec le plus grand soin.


Plus récemment, les films d'animation des studios Pixar.




L'adolescence, les mangas


À l’aube de mes treize ans, j’ai découvert le monde captivant des mangas dans la petite librairie japonaise Junku à Paris, bien avant qu’elle ne devienne le temple du manga qu’elle est aujourd’hui. À cette époque pionnière, les mangas restaient un trésor non traduit, les éditeurs hésitant encore à se lancer dans leur publication.

Chaque samedi après-midi, je retrouvais d’autres adolescents aux passions similaires devant cette boutique. Ensemble, nous partagions nos découvertes, discutions de nos mangas et dessins animés favoris, tissant des liens autour de notre enthousiasme pour cette culture fascinante.


À l’adolescence, les mangas japonais ont pris une place prépondérante dans ma vie. Leur narration se distinguait radicalement de celle des bandes dessinées européennes : le découpage des planches était très cinématographique, les sentiments des personnages étaient beaucoup plus exacerbés, et il y avait une diversité de genres qui s'adressait à tous - enfants, adolescents ou adultes, pour filles ou garçons, chacun y trouvait son compte.


À cette époque, j’ai adopté le style manga dans mes dessins, expérimentant également diverses techniques artistiques (crayon de couleur, feutre, aquarelle). Je m’appliquais à décrypter et analyser les codes narratifs propres aux mangas, dans l’espoir de tisser mes propres histoires. J’étais une véritable geekette, passionnée et dévouée à cet art !


Ma bibliothèque personnelle abrite aujourd'hui pas moins de 400 mangas, des trésors que je conserve précieusement, impossible de m'en séparer, malgré mes nombreux déménagements ! J'ai mis un terme à ma collection, faute de place, mais ces œuvres restent un pan important de ma vie. Parmi mes auteurs favoris, Tsubasa Hojo et Masakazu Katsura occupent une place de choix, sans oublier les Shôjo et autres genres qui ont enrichi ma passion pour le manga.


La communauté, les fanzines, les conventions


Dans les années 80 et 90, l’effervescence des fanzines et des conventions d’anime japonais battait son plein, et je ne manquais jamais une occasion d’y participer.


Il y avait également la radio pour enfants et adolescents, Superloustic, (pour les grands qui ont gardé une âme d'enfants, Ecouter!) qui diffusait des musiques de dessin animés, films etc. Le soir, nous avions l'émission "Les DAD" (Disque à la demande) animé par Jean Michel, où nous pouvions dédicacer nos chansons préférées à nos amis. Je suis parfois nostalgique de cette période !

Nous formions une petite communauté sympathique, bien avant l'ère d'internet et les réseaux sociaux.


Vers la fin de mon adolescence et au commencement de ma vie d'adulte, j'ai entamé des collaborations avec différents fanzines en tant qu'illustratrice (amateur). Cette expérience m’a permis de tisser un réseau et d’échanger avec d’autres artistes, professionnels et amateurs, enrichissant ainsi considérablement mon savoir-faire et ma passion pour le dessin.

Mais hélas, c'est aussi à cette époque qu'entre le pragmatisme légendaire de ma mère, le fameux "le dessin n'est pas un métier stable etc."



Après une douzaine d’années dédiées au dessin de style manga, j’ai peu à peu exploré de nouveaux horizons artistiques. Dans mon prochain article de blog, je vous ferai part de ces nouvelles expériences, tout en évoquant comment le "pragmatisme légendaire" de ma mère a entravé ma créativité.


A très bientôt !

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